DOSSIER CIRCUIT COURT
Marché et rôtisserie : un projet bien ficelé
Installé hors cadre familial depuis quelques mois, Benoît Marcelet élève agneaux et volailles à Néret. Commercial dans l’âme, son ambition est de valoriser ses produits en vente directe. Retour sur un parcours atypique, entre passion et pragmatisme.
Installé hors cadre familial depuis quelques mois, Benoît Marcelet élève agneaux et volailles à Néret. Commercial dans l’âme, son ambition est de valoriser ses produits en vente directe. Retour sur un parcours atypique, entre passion et pragmatisme.

«Je me suis installé hors cadre familial le 2 octobre 2023 », raconte Benoît Marcelet. Seuls ses grands-parents possédaient une petite ferme de cinq vaches avec bassecour. C’est pour rendre hommage à son grand-père que Benoît Marcelet a choisi de nommer son exploitation « La Ferme de Mimile », le surnom de son aïeul. « Les gens disent souvent que je lui ressemble », ajoute-t-il avec un sourire.
Aujourd’hui, Benoît Marcelet gère un cheptel de 130 brebis et un élevage avicole où rentrent mensuellement 300 volailles. « Les brebis, c’était une manière de m’installer avec peu d’investissements », explique-t-il. Il loue 41 hectares via la Safer pour le pâturage, mis à disposition dans le cadre d’un projet photovoltaïque. Pour ses bâtiments, il a investi dans une bergerie et loue son poulailler à un voisin.
Un vendeur dans l’âme
« Je ne voulais pas être éleveur pour être éleveur, affirme Benoît Marcelet. Je voulais vendre mes produits. » Une vocation qui remonte à l’enfance, lorsqu’il élevait des poulets pour les vendre à ses camarades. Benoît Marcelet a également exercé le métier de commercial agricole pendant huit ans avant son installation. « J’aime le relationnel », souligne-t-il. La vente directe s’est imposée comme une évidence dans son projet.
En novembre 2023, Benoît a racheté un troupeau de brebis Texel croisées charollais à Oradour (87). « Si je développe davantage la vente directe, j’aimerais produire une race plus qualitative comme l’avranchin », confie-t-il. Les agnelages se déroulent entre novembre et décembre, et les agneaux sont engraissés pendant quatre mois en bergerie pour être prêts à Pâques. Ses premières volailles sont arrivées en avril 2023, après qu’il a saisi l’opportunité de reprendre la place d’un éleveur à la retraite sur le marché d’Argenton. « Pascal Bonnargent, volailler depuis 40 ans, m’a transmis toutes les ficelles du métier avant de me passer le relais. Pendant tout l’été, il m’a présenté aux clients et m’a appris à installer la vitrine, à fixer les tarifs, à emballer les produits… », se souvient-il.
Une production locale et vertueuse
Benoît Marcelet produit des poulets, pintades, chapons et dindes avec une attention particulière au bien-être animal. Les animaux sont élevés en plein air et nourris avec un mélange fermier de céréales et protéagineux produits localement. Ils sont abattus entre 90 et 120 jours, à l’Esat le Bergerat à Vesdun (18), au rythme de 80 par semaine.
Les agneaux sont principalement vendus au marché de Châteaumeillant (18). Pour la vente directe, ils sont abattus à l’abattoir de La Châtre et découpés à Cressat (23) par la société Le Bon Goût Creusois.
Le samedi matin, Benoît Marcelet commercialise une quarantaine de volailles prêtes à cuire sur le marché couvert d’Argenton, ainsi qu’une carcasse d’agneau par semaine. Depuis septembre, il diversifie son activité grâce à une rôtisserie mobile. L’idée lui est venue en visionnant une vidéo TikTok d’un traiteur. « Je l’ai contacté pour lui demander comment il travaillait, et il m’a renvoyé vers l’entreprise où j’ai acheté ma rôtissoire », raconte-t-il. D’une capacité de quarante poulets, sa rôtissoire est installée tous les dimanches matin sur le parking Delbard-Denormandie à La Châtre. « Ça a marché tout de suite. La première semaine, j’ai vendu les 20 poulets prévus, alors j’ai doublé la semaine suivante », rapporte-t-il avec enthousiasme.
Des projets plein la tête
Toujours en quête d’évolution, Benoît Marcelet envisage de monter une poussinière pour démarrer lui-même ses volailles. Il souhaite également investir dans un laboratoire de transformation pour proposer des produits traiteurs (paupiettes, terrines), avec l’aide d’un boucher. « J’aimerais aussi trouver un marché le vendredi, ce qui me permettrait de développer encore les volailles », annonce-t-il. Il réfléchit également à un projet photovoltaïque sous forme d’ombrières sur les parcours des volailles, dans un souci de bienêtre animal et de diversification des revenus.
Benoit Marcelet et fier de produire lui-même les produits qu’il vend en direct à ses clients. Son ancrage local, qui fait appel à des acteurs de proximité, comme l’Esat de Vesdun pour l’abattage, reflète son attachement à une production responsable, ancrée dans le territoire et inclusive. Un modèle vertueux qui allie qualité, solidarité et valorisation de l’économie et des savoir-faire locaux.